Les téléphériques urbains
Les téléphériques urbains : décongestionner par les airs
Les aménageurs rêvent de s’affranchir des lois de la circulation en milieu urbain dense. Congestion, pollution, coût des expropriations… tels sont les ingrédients de leur cauchemar ou de leur casse-tête. L’échappée par les airs est une des solutions en vogue. Dans les agglomérations tentaculaires, la densité urbaine, le coût prohibitif des expropriations foncières et parfois les contraintes du relief ringardisent les solutions classiques de transports en site propre (métro, tram) au profit de projets innovants de téléphériques avec ou sans dénivelé. Les périphériques urbains grimpent les montagnes (La Paz), enjambent les fleuves (Brest), traversent des gorges (Constantine), faisant faire des bonds de géant à leurs usagers au-dessus des villes qu’ils contribuent à désengorger.
Le téléphérique urbain est devenu un transport en commun utilisé par toutes les classes sociales
À l’instar des installations bien connues des amateurs de sport d’hiver, ce mode de transport transporte les usagers dans des cabines suspendues à un câble. Premier téléphérique urbain de France, celui de Grenoble a été construit en 1934. Sa vocation est essentiellement touristique puisqu’il relie la vieille ville au fort de la Bastille qui surplombe l’agglomération grenobloise d’environ 500 mètres. Sa capacité est limitée à quelques dizaines de passagers par heure. Depuis, la technologie a fait faire des progrès considérables à ce mode de déplacement et l’a rendu crédible comme mode de transport de commun dans le fonctionnement quotidien d’une grande ville en reliant des zones résidentielles très peuplées à des zones d’activité économique et commerciale. Les périphériques de Medellin et Caracas ont ainsi un débit global de 6 000 passagers par heure (en incluant les deux sens de circulation).
Une multiplication des projets dans le monde
Metrocable de Medellin
Le Métrocable de Medellin est un des exemples mondialement connus de réussite en matière de téléphérique urbain. Près de quinze ans après son lancement, il va être augmenté d’une cinquième ligne qui sera inaugurée en mars 2018. Les téléphériques sont davantage que des vitrines technologiques. Ils ne sont pas de coûteux projets utopiques et dispendieux financés à crédits ouverts par les fonds publics. Ils constituent aujourd’hui une réalité dans le monde avec la multiplication des réalisations dans les pays du Sud comme du Nord. Le téléphérique de La Nouvelle Orléans a été mis en service en 1984, celui de Tapei (Taiwan) en 2006, celui de Brest en France en 2016. Toulouse, Grenoble, le département du Val de Marne y réfléchissent. À Paris, 13 projets sont à l’étude.
La société Pomagalski, dont le siège social se situe à côté de Grenoble, est un des leaders mondiaux. Elle a livré toutes les télécabines du téléphériques de Medellin. Elle emploie 900 personnes, dont 300 au siège. Il réalise près de 60% de son chiffre d’affaires à l’exportation. Elle se développe aujourd’hui sur les marchés asiatiques et sud-américains. Elle a fourni les télécabines du Roosevelt Island au cœur de Manhattan à New York.
Crédit photo : Wikipedia – Par Jorge Gomez (Kroyf) — Foto tomada por mí, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=809006
